Rencontre avec un CCE : Mohamed BACHIRI – Renault Group Maroc
- Pourrais-tu nous parler brièvement de ton parcours et de tes responsabilités au sein de Renault Group et plus précisément Renault Group au Maroc ?
Renault est présent au Maroc depuis près d’un siècle, mais l’aventure industrielle a véritablement commencé il y a plus de 60 ans avec l’usine de Casablanca, la SOMACA. C’est le lancement de notre usine de Tanger, en 2012, qui a marqué la transformation de l’industrie automobile marocaine et qui a contribué à son positionnement sur la scène mondiale.
Renault Group Maroc est aujourd’hui la première entreprise privée du Royaume. Nous comptons 6 filiales, plus de 10 000 collaborateurs, et un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros en 2024. Nos deux usines, à Casablanca et Tanger, disposent d’une capacité de production de 500 000 véhicules par an et près de 90 % de cette production est exportée vers plus de 70 pays.
D’ailleurs, l’un des symboles forts qui témoigne de l’excellence de notre plateforme industrielle marocaine est la Dacia Sandero « made in Morocco » qui est depuis 2017 le véhicule le plus vendu aux particuliers en Europe.
Renault Group Maroc est un véritable acteur du « Made in Morocco », et ce succès est porté par sa force industrielle, son écosystème hautement intégré et un fort partenariat public-privé.
- Quelle est la stratégie de Renault Group au Maroc pour accompagner le développement industriel de l’automobile au Royaume ?
Le développement de notre écosystème industriel est un levier fondamental de notre stratégie. L’automobile est aujourd’hui le premier secteur exportateur du Royaume, et Renault y contribue fortement. La plateforme marocaine est un pilier stratégique du dispositif mondial du Groupe : 2ᵉ pays industriel, avec près de 1 700 véhicules produits chaque jour sur les chaînes de l’usine de Tanger et de la Somaca.
Cette trajectoire n’est pas le fruit du hasard. Elle repose sur le développement de l’Écosystème Renault. Depuis 2016, avec le premier accord signé, nous avons fait un pari fort aux côtés de l’État marocain : celui de bâtir un écosystème industriel structuré et performant, guidé par la vision de SM Le Roi Mohammed VI.
Les engagements pris avec le Royaume en 2016 ont permis d’atteindre un taux d’intégration locale de 65,5 % et un chiffre d’affaires de sourcing local de 2,06 milliards d’euros en 2023. Le nombre de fournisseurs rang 1 installés est passé de 26 à plus de 88 à ce jour, et un nouvel accord signé en 2021 vise désormais 80 % d’intégration et 3 milliards d’euros de chiffre de sourcing d’ici 2030.
Ces résultats témoignent aussi de l’intérêt économique que les fournisseurs portent pour l’industrie automobile marocaine, et notre objectif est désormais de poursuivre le développement en profondeur et la compétitivité de notre écosystème. Renault Group Maroc renforce également son positionnement en tant que hub de compétences à travers la création du centre d’ingénierie « Renault Technologie Maroc », dédié à la R&D et à l’innovation. Ce centre soutiendra le développement de nouveaux véhicules pour les usines marocaines, tout en apportant son expertise aux autres entités du Groupe à l’échelle mondiale.
Aujourd’hui, c’est une réelle concrétisation du travail de longue haleine réalisé par le Groupe et ses partenaires publics et privés, et une fierté de voir cette industrie pleinement ancrée dans le paysage économique du Royaume.
- En tant que dirigeant marocain, qu’est-ce qui fait, selon toi, la singularité du Maroc en Afrique — que ce soit sur le plan culturel, humain ou économique ?